Les constats sont là… Les personnes les plus pauvres sont majoritairement les premières victimes des dégâts créés à notre environnement sans en être pour autant responsables. Les impacts sur l’environnement sont davantage liés au niveau de vie qu’au niveau de conscientisation.
Les personnes aux revenus plus importants vont en effet pouvoir acheter plus facilement une, voire même deux voitures, manger plus régulièrement de la viande, acheter des produits alimentaires importés des pays lointains, consommer plus d’énergie, etc. Elles vont aussi pouvoir habiter des zones moins polluées, acheter des produits de l’agriculture biologique, etc.
En matière de mobilité, par exemple, sur 100 personnes, entre les 25 les plus pauvres et les 25 les plus riches, la consommation de carburant est multipliée en moyenne par quatre, et celle de l’achat de véhicules par six. Cela sans compter l’utilisation plus intensive des avions par les classes les plus aisées (1).
Ainsi, plus les revenus sont modestes, moins l’empreinte écologique est importante, plus il y a un risque de subir les conséquences des dégradations environnementales, moins les investissements environnementaux sont possibles.
En d’autres termes et comme le dit Edwin Zaccaï (2) : « Moins tu es riche, moins tu pollues, plus tu trinques ».
Pourtant, l’expérience d’Empreintes montre que la sobriété de ces personnes à faibles revenus, en matière de consommation, d’habitat, de solidarité, etc. en font des personnes créatives dans leur rapport à l’environnement.
Pour Empreintes, éduquer à l’environnement des personnes en situation de précarité, c’est donc éviter d’avoir l’objectif de diminuer leur empreinte écologique mais plutôt de créer des conditions pour renforcer leur estime d’elles-mêmes afin de valoriser et développer leur capacité à trouver des solutions, à interpeller, à construire une co-responsabilité afin d’agir et d’inter-agir pour une société plus juste, durable et solidaire.
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Notes :
« Moins tu es riche, moins tu pollues, plus tu trinques »
Edwin Zaccaï